A propos

ECAL/University of Art and Design Lausanne

L’ECAL est régulièrement classée parmi les 10 meilleures écoles d'art et de design dans le monde. Dirigée par Alexis Georgacopoulos, elle offre six filières de niveau Bachelor (Arts Visuels, Cinéma, Design Graphique, Design Industriel, Media & Interaction Design, Photographie) et cinq de niveau Master (Arts Visuels, Cinéma, Design de Produit, Photographie, Type Design). Elle propose également une Année Propédeutique qui prépare à l’entrée dans ses départements et deux Master of Advanced Studies en Design for Luxury & Craftsmanship et en Design Research for Digital Innovation (avec l'EPFL+ECAL Lab).

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Fantastic Smartphones

L’ECAL/Ecole cantonale d’art de Lausanne présente une série de projets et d’installations développés par les étudiant·e·s du Bachelor Media & Interaction Design, investiguant notre relation avec les smartphones et la manière dont ils influencent notre comportement quotidien.

Derrière le titre rempli de dérision Fantastic Smartphones, accessoires alternatifs, installations interactives et performances ma- chiniques mettent en exergues les dérives présentes dans notre utilisation abusive de ces appareils. En imaginant des moyens innovants d’interagir avec nos smartphones ou en déléguant nos gestes répétitifs à des machines, cette exposition porte un re- gard critique sur une société devenue dépendante d’un objet qui semble devenu indispensable: le téléphone «intelligent».

Cet objet, qui était initialement perçu comme une extension, est-il toujours source de plaisir ou au contraire d’aliénation? Les étudiant·e·s en Bachelor Media & Interaction Design apportent leurs réponses à travers une série d’installations qui appréhendent de manière originale et immersive différents aspects de cette problématique. Les visiteur·se·s pourront ainsi découvrir comment gagner du temps dans une application de rencontres; tricher sur leurs données personnelles par le biais de bots; illustrer le temps perdu loin de leur téléphone; graver leur nom sur un Wall of Fame pour évaluer la valeur de leurs actions sur les réseaux sociaux; assister à une discussion entre deux smartphones; scroller jusqu’à l’infini de manière hypnotique; découvrir des néologismes liés aux nouveaux comportements numériques; se libérer de certaines addictions digitales; découvrir ce qu’il se passe réellement dans le cloud grâce à une allégorie visuelle ou encore être témoin de l’étrange chorégraphie d’un bras-robot se prenant en photo à l’aide d’un selfie stick.

Cet événement s'inscrit dans le cadre du 200e anniversaire de l'ECAL (1821-2021). Avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International.

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Automac

Omniprésent, le monde digital s’est immiscé jusque dans nos relations les plus intimes. La démocratisation d’applications de rencontre telles que Tinder a radicalement changé nos interactions sociales. Construit autour d’une simple mécanique, Tinder réduit l’acte de rencontre à un seul geste: le swipe. Cette gestuelle, un glissement de doigt vers la droite ou vers la gauche, suffit pour manifester notre intérêt ou désintérêt envers un profil rencontré. Pourtant chargé d’enjeux, mais effectué à répétition, ce geste peut devenir purement mécanique et tendre à perdre son sens. Comme l’indique son nom, Automač est un dispositif permettant de matcher automatiquement avec un maximum de partenaires potentielles sur l’application Tinder. L’automate est composé d’un support pour smartphone, d’une caméra observant l’écran et d’un mécanisme rotatif permettant de swiper sur l’écran du smartphone. Via une interface-écran, l’utilisateur·rice a la possibilité de choisir des critères de sélection. En automatisant ce processus et en le déléguant à une machine, Automač se positionne comme une machine optimale pour avoir un maximum de matchs en un minimum de temps. Ce biais met aussi en exergue les dérives induites par ce genre d’application. Catalogués et normalisés sous forme de profil, les individus sont réduits au statut de produit de consommation que l’on ne juge que par leurs attributs formels.

Projet par : Antoine Barras, Guillaume Giraud. Professeurs : Vincent Jacquier, Pauline Saglio.

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Biobots

Biobots critique la politique de grandes multinationales qui collectent et marchandent des données personnelles sur la santé de leurs clients grâce aux smartphones. Les ventes de ces informations à certaines institutions auraient de graves conséquences. Par exemple, une assurance santé pourrait refuser une indemnité à une personne dont elle estime, selon ses données personnelles, qu’elle n’entretient pas assez sa condition physique. En simulant l’activité d’un individu à la santé parfaite, Biobots se présente comme une collection d’objets de résistance à cette collecte d’informations personnelles, un brouilleur permettant de garder le contrôle sur ses données personnelles.

Projet par : Aurélien Pellegrini, Bastien Claessens, Evan Kelly. Professeurs : Vincent Jacquier, Pauline Saglio. 

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Podobot

Podobot est une balançoire motorisée pour smartphone. Par ce mouvement de balancement, l’automate reproduit le mouvement d’un appareil présent dans la poche d’une personne qui marche. Le podomètre du smartphone capte alors une longue marche au rythme régulier et enregistre ces données de marche dans l’application simulant le fait que son utilisateur·rice est en bonne forme physique.

Projet par: Aurélien Pellegrini, Bastien Claessens, Evan Kelly. Professeurs : Vincent Jacquier, Pauline Saglio SIGMASIX. 

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Cardiobot

Cardiobot est un dispositif conçu pour tromper une application mobile permettant d’étudier notre rythme cardiaque. Normalement conçue pour traiter le flux vidéo d’une caméra apposée sur la peau, cette application analyse la fréquence des nuances de rouge vues par la caméra au passage du sang. Cardiobot reproduit cette séquence rouge en faisant tourner un disque recouvert d’aplats de différentes nuances de rouge. La caméra du smartphone alors plaquée à ce disque en rotation perçoit de subtils changements de teintes rouges. La vitesse de rotation du disque étant régulière, l’application déduit un rythme cardiaque très stable et sain et enregistre ces données comme étant celles de l’utilisateur·rice.

Projet par : Aurélien Pellegrini, Bastien Claessens, Evan Kelly. Professeurs : Vincent Jacquier, Pauline Saglio. 

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Sleepbot

Sleepbot est conçu pour accueillir un smartphone sous sa cloche de verre afin de l’isoler du bruit ambiant. Situé à proximité d’une enceinte émettant un bruit blanc, il se trouve immergé dans un environnement sonore similaire à celui d’une chambre dans laquelle une personne dormirait. A intervalles réguliers, l’enceinte émet des bruits parasites simulant les mouvements d’une personne endormie et qui sont effectués durant une phase de sommeil peu profond. Dans un tel contexte, les sons captés par le smartphone sont ceux d’un parfait sommeil réparateur et font croire que l’utilisateur·rice a une très bonne hygiène de sommeil.

Projet par : Aurélien Pellegrini, Bastien Claessens, Evan Kelly. Professeurs : Vincent Jacquier, Pauline Saglio. 

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Meanwhile

Depuis que le smartphone est omniprésent dans nos vies, notre rapport au temps n’est plus le même: il est distordu. Nos smartphones nous donnent accès à une immense quantité de contenu conçu pour occuper notre temps. Une fois nos yeux rivés sur ces écrans, le temps semble passer si vite. A l’inverse, se séparer de notre smartphone revient parfois à s’exposer à un extrême ennui. Cette profonde peur du vide crée une dépendance, nous faisant parfois passer plusieurs heures par jour à fixer nos écrans, et cela dans le but de fuir l’ennui. Meanwhile nous invite à considérer notre rapport au temps, en nous incitant à nous séparer de notre smartphone un court instant. En état d’attente, l’écran de l’automate affiche «insert your phone», invitant le·la visiteur·se à glisser son téléphone dans la fente présente sur la face de l’objet. Lorsqu’un smartphone est inséré, celui-ci est aspiré à l’intérieur de la machine. Dès lors, s’imprime au rythme des secondes un ticket indiquant le temps passé sans son smartphone. Ponctuellement, s’écrit une phrase relative au temps passé et aux activités des réseaux digitaux mondiaux. Enfin, après un certain un temps, le téléphone est libéré et l’écran de la machine affiche «take your time», invitant le·la visiteur·se à prendre le ticket et ainsi récupérer symboliquement le temps passé à attendre. Une fois le ticket en main, cette accumulation de phrases aux chiffres exorbitants met en perspective l’usage que l’on fait de notre smartphone: insignifiant à l’échelle d’une personne, mais effrayant à l’échelle planétaire.

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Taptaptap

La saisie prédictive est une fonctionnalité ayant pour but de simplifier la saisie de texte sur smartphone. En se basant sur une analyse de nos habitudes d’écriture, nos appareils nous suggèrent un enchaînement de mots supposément adaptés à notre style d’écriture. Taptaptap exploite cette fonctionnalité afin de permettre à deux machines de discuter en utilisant uniquement la saisie prédictive. Le dispositif est constitué d’un smartphone et de doigts mécaniques qui sélectionnent des mots suggérés afin de former des phrases. Ce principe dédoublé et utilisé dans une application de messagerie permet à deux modules jumeaux de con- verser. Quels genres de discussions peuvent émerger d’un dialogue dont les phrases et le lexique sont formatés et normalisés par des algorithmes? Pourtant dépourvu d’intention de communication, ce dialogue machinique ne semble pas vide de sens, prenant parfois même des tournures poétiques.

Projet par : Lisa Kishtoo, Bastien Mouthon, Diane Thouvenin. Professeurs : Vincent Jacquier, Pauline Saglio. 

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Kinetic Scroll

L’installation Kinetic Scroll est une matrice de smartphones munis de mécanismes leur permettant de scroller infiniment. Ce mur fait écho aux pages de réseaux sociaux à travers lesquelles nous scrollons parfois pendant des heures. Cet ensemble d’écrans en mouvement représente, sous forme de chorégraphie métaphorique, les foules d’aujourd’hui : scroller tous ensemble, mais scroller chacun·e pour soi. Scroller à l’infini, mais pour quoi faire? Scroller par peur de manquer une image qui devrait être vue, mais dont on ne se souviendra pas dix images plus tard. Qu’espère-t-on atteindre ou qu’espère-t-on fuir? Hors du temps, cette installation cinétique au rythme régulier cherche à hypnotiser et capter l’attention à l’instar des flux d’images continus si emblématiques des interfaces d’aujourd’hui.

Projet par : Pablo Bellon, Kylan Luginbühl, Yaël Sidler. Professeurs : Vincent Jacquier, Pauline Saglio. 

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Adam & Eve

Adam & Eve est une performance enregistrée revisitant une partie du célèbre récit de la création de l’Homme et la Femme selon les religions bibliques. Un triptyque d’écrans verticaux met
en scène les discussions qu’auraient pu avoir Dieu, Eve et le Serpent, lors de la naissance du péché originel. Transposés à notre époque, les trois protagonistes dialoguent à travers une application de discussion instantanée. Chaque écran représente la vue smartphone d’un des protagonistes, permettant ainsi de suivre ses discussions en cours. Ce dispositif multi-vues nous permet d’avoir une vision omnisciente de la trame liant les trois protagonistes, dont l’enjeu principal est la tentation pour Eve de transgresser la règle du jardin d’Eden, en goûtant le fruit défendu. Cette mise en scène nous laisse entrevoir une réflexion sur les façons d’utiliser les systèmes de communication actuels et des dérives qui peuvent en découler.

Projet par : Nora Fatehi, Michael Pica, Jorge Reis. Professeur : Roel Wouters. Assistants : Laura Nieder, Callum Ross, Tibor Udvari. 

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Smartphone Symbiosis

Ce projet traite de notre façon d'interagir avec les flux de données auxquelles les smartphones nous donnent accès. Cette recherche par le design vise à imaginer des objets et des interfaces permettant de nous écarter du smartphone ou stimulant une interaction plus équilibrée et concentrée sur quelques-unes de ses fonctionnalités dans des situations voulues. Les interfaces sont la forme culturelle dominante de notre époque. Une grande partie des événements et interactions culturelles passent par des interfaces; les interfaces font partie de l’expression et de la participation culturelles. La mise en question de l’impact des mécanismes sous-jacents des interfaces actuelles de smartphone est donc d’intérêt sociétal. Par l’imagination, le design et le prototypage de nouveaux objets ou dispositifs, ce projet propose des moyens de réappropriation, de réextraction de certaines fonctions verrouillées dans le smartphone, permettant par là un accès plus personnalisable à ces données ou fonctions – favorisant par conséquent le passage du rectangle lumineux à une interaction plus décontractée et plus concentrée, s’éloignant
de l’écran.

Projet par : Antoine Barras, Maya Bellier, Pablo Bellon, Ivan Chestopaloff, Bastien Classens, Guillaume Giraud, Léonard Guyot, Evan Kelly, Lisa Kishtoo, Paul Lëon, Kylan Luginbühl, Aurélien Pellegrini, Yaël Sidler, Diane Thouvenin. Professeurs : Alain Bellet, Jesse Howard. Assistants : Lison Christe, Martin Hertig. 

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Anti-Stress Case

Votre smartphone vous a-t-il déjà stressé·e? L’Anti-Stress Case vous aide à gérer cela. Vous pouvez basculer entre plusieurs modules vous procurant des sensations tactiles agréables. Plus vous jouez avec cette coque, moins vous serez ennuyé·e par les notifications. 

Projet : Kylan Luginbühl, Aurélien Pellegrini. Professeurs : Alain Bellet, Jesse Howard. Assistants : Lison Christe, Martin Hertig. 

 

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Desktop Notification Center est une collection de deux accessoires de bureau qui transmettent des notifications dans un environnement de travail tout en empêchant que l’utilisateur·rice soit perturbé·e ou stressé·e. Les notifications sont classées en trois catégories: important (coups de téléphone), peu important (messages écrits) et sans importance (réseaux sociaux).

Projet : Pablo Bellon, Ivan Chestopaloff. Professeurs : Alain Bellet, Jesse Howard. Assistants : Lison Christe, Martin Hertig. 

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TicTocLock

Projet : Paul Lëon, Diane Thouvenin. Professeurs : Alain Bellet, Jesse Howard. Assistants : Lison Christe, Martin Hertig. 

Depuis l’invention de technologies telles que la reconnaissance digitale et faciale, vous pouvez plus rapidement déverrouiller votre smartphone et le geste devient quasi-automatique. Si
vous désirez jeter un coup d’œil à l’heure, par exemple, vous vous retrouvez piégé·e par le flux des notifications des réseaux sociaux, bien que cela n’ait pas été votre première intention. TicTocLock a pour but d’introduire à nouveau ce geste du déverrouillage qui permet aux usagers de regagner le contrôle de leurs activités sur smartphone en visualisant physiquement le temps d’utilisation.

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Mistarget

Est-ce que votre téléphone vous espionne? Mistarget est là pour vous le dire. De nombreuses personnes voudraient savoir si leur téléphone les écoute pour des raisons commerciales. Certain·e·s le mettent même à l’essai. Nous proposons une technologie pour automatiser le test. Lorsque le téléphone est connecté, le dock se met à murmurer des informations erronées. Des conversations simulées sur les besoins et les désirs des consommateur·rice·s sont enregistrées et stockées dans le dock. Est-ce que les pubs en seront affectées?

Projet : Antoine Barras, Guillaume Giraud. Professeurs : Alain Bellet, Jesse Howard. Assistants : Lison Christe, Martin Hertig. 

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LIA - Leave It Alone

LIA est un dock pour smartphone qui vous empêche de vouloir contrôler sans cesse votre téléphone pendant le travail. Avec ses angles inclinés, il est impossible d’enlever votre téléphone du dock sans raison: votre téléphone n’est accessible qu’après une nouvelle notification prioritaire.

Projet : Bastien Classens, Léonard Guyot. Professeurs : Alain Bellet, Jesse Howard. Assistants : Lison Christe, Martin Hertig. 

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Selfie Robot

Depuis l’apparition de caméra sur la face avant des smartphones, le selfie semble s’être imposé comme un acte banal. A la fois geste narcissique et acte artistique, le selfie questionne la notion de représentation et revisite la tradition de l’autoportrait. Ces dernières années, la pratique du selfie s’est amplifiée par la démocratisation du selfie stick, un objet inconnu il y a une dizaine d’années, mais dont la forme et la posture d’utilisation font aujourd’hui partie de la culture populaire. Au détour d’un spot touristique, il est parfois intéressant d’observer les gens cherchant durant de longues minutes la position et l’angle pour la photo parfaite. Mais qu’en est-il si un robot s’emparait d’un selfie stick? Selfie Robot est une performance machinique mettant en scène un bras-robot muni d’un smartphone et d’un selfie stick se prenant en photo avec différents face filters. Aussi amusant que dérangeant, voir ce robot se contorsionner en quête du parfait selfie nous rend spectateur·rice·s de l’étrangeté de nos propres comportements.

Projet : Basil Dénéréaz, Sébastien Galera Larios, Rayane Jemaa, Ignacio Pérez. Professeurs : Thibault Brevet, Vincent Jacquier, Pauline Saglio. Assistant : Pietro Alberti. 

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Crédits Projets

Heads of Project : Vincent Jacquier, Pauline Saglio. Head of Visual Communication Department : Vincent Jacquier. Head of Bachelor Media & Interaction Design: Pauline Saglio. Coordination & Development : Lison Christe, Julien Gurtner, Pascal Ospelt, Callum Ross, SIGMASIX, Tibor Udvari. Exhibition Organisation : Antoine Vauthey. Press & Communication : Selim Atakurt. Photography : © ECAL/Jimmy Rachez. Text : Paul Lëon. Graphic Design : Arthur Seguin, Kylan Luginbühl. Movie : Gianni Camporota, Léonard Guyot