Alors que "Opus I" capture le paysage statique du désert, "Opus II" se concentre sur l'étendue marine dynamique. Grâce au processus numérique des vidéos, ce projet d'installation révèle un "méta-paysage" qui va au-delà du paysage original. Le titre "Interstices" fait référence au mot latin interstitium (inter pour "entre" et sistere pour "se tenir, placer"). Il renvoie à l'idée d'intervalles à la fois d'espace et de temps. Les images horizontales en noir et blanc du paysage sont superposées à des géométries monochromatiques (carrés, rectangles, lignes droites) et à des sons naturels intermittents (vent, vagues, etc.). Ces éléments révèlent l'ordre et le rythme cachés dans la nature. Ces images ont été capturées dans le Sahara nord-africain de la Tunisie, la patrie de l'artiste. Un lieu qui fait face à des enjeux politiques et internationaux tels que le flux de migrants tentant de rejoindre l'Europe, confrontés à l'obstacle des frontières et aux conditions extrêmes de cette traversée. Pourtant, cette œuvre ne montre aucune trace de présence humaine ou d'activité sociale, se concentrant uniquement sur les images de la nature, une nature qui montre un ordre et une harmonie internes. La vidéo, dans laquelle le temps et l'espace sont montrés comme des abstractions alors que les activités humaines restent absentes, interroge l'essence de la terre et du paysage.

Cet artiste est exposé dans le cadre du partenariat AFRIKIKK entre la Belgique et le Sénégal (avec le KIKK Festival - Kër Thiossane & la commissaire d'exposition Delphine Buysse) grâce au soutien de Wallonie-Bruxelles International - Tunisie en Mouvement - Bureau International de la Jeunesse & Africalia