Precy Numbi
Kimbalambala - Afrikikk
Dates et heures
- Du 5 Nov 2021 au 7 Nov 2021 de 10:00 à 18:00
Le lieu
Etablissement des Soeurs Notre-Dame
A propos de
Precy Numbi
Médias
Kimbalambala - AfriKIKK
Du lingala kimbala, Kimbalambala est un mot d’argot dont on a doublé la terminaison pour insister sur la répétition et la continuité et signifier l’usure ou la vétusté d’un véhicule qui a fait l’objet de plusieurs réparations successives (un vieux tacot). La plupart des véhicules qui arrivent en Afrique ne sont plus autorisés à rouler en Europe et une fois leur vie finie là-bas, ils en recommencent une nouvelle sur le continent.
Composé de déchets recyclés provenant des carcasses de voitures incluant jusqu’aux fils électroniques, le robot avance sans phare, sans rétroviseurs, sans pare-chocs, sans permis de conduire, sans immatriculation, sans confort ni alarme... à l’image de la société et de sa mauvaise conduite.
Animé par son créateur de manière à interagir avec les individus sur son passage, l’œuvre est à l’image d’un robot sapiens, une sorte d’espèce humaine qui tenterait de reprendre le contrôle sur la machine qui croit le maîtriser et derrière l’illusion de toute-puissance qu’offre la cuirasse, se trouve une chair vulnérable, malmenée par les mécanismes de la tôle rigide qui l’enserre. Kimbalambala incarne la folie des hommes : quelle est la place que les humains vont conférer aux robots? La pollution va-t-elle dominer le monde? Ainsi, Kimbalambala est aussi l’histoire d’un combat de résistance entre l’homme et la machine.
Au moyen de cette œuvre, Precy Numbi cherche à nous interpeller sur nos modes de surproduction, surconsommation et puis de rejet mais à un autre niveau, c’est le monde entier qu’il questionne d'un point de vue technologique, écologique et politique. Réaliser ce géant de robotique est aussi une façon positive de montrer que créer est toujours possible, même dans des conditions déplorables. En transportant 23 kilos de déchets métalliques et plastiques sur son dos, l'artiste fait acte, à travers sa performance, d’une forme de résistance humaine face au poids que la machine lui impose aujourd’hui.
Cet artiste est exposé dans le cadre du partenariat AFRIKIKK entre la Belgique et le Sénégal (avec le KIKK Festival - Kër Thiossane & la commissaire d'exposition Delphine Buysse) grâce au soutien de Wallonie-Bruxelles International - Tunisie en Mouvement - Bureau International de la Jeunesse & Africalia
Photographie de © Marie Ihoir